La guinée Forestière


Les compteurs s’affolent, les choses sérieuses ont commencées !
Ca serait trop long de tout écrire mais j’aurai beaucoup d’histoires à raconter sur les séquelles de la guerre dans cette région, la corruption, les routes défoncées et la jungle en pleine montagne.
 
L’ambiance était un peu lourde près de Macenta, surtout après mon arrestation (motif : espionnage) à cause d’une photo prise en ville au mauvais moment… lorsqu’un soldat passait sur sa moto (voir la photo dans l’album Guinée). En plus la moitié de la population se balade avec des machettes de 60 cm de long (pour couper le bambou normalement), ce qui laisse imaginer la barbarie des rebelles lorsqu’ils ont cherchés à renverser le pouvoir en 2002, faisant plus de 10 000 morts. Depuis les autorités sont sur le qui-vive. Quoiqu’il en soit, les guinéens sont généralement très contents en me voyant, et me souhaitent bienvenu à chaque fois.

Grosse flippe chez les gendarmes:
Pas de chance, au moment où je prends une photo, près du marché, un soldat passe sur sa moto.
« Hey ! Vous! Qu’est ce que vous faites ?!!! Venez avec moi, on va au POSTE !!! »
Arrivé au poste, je montre mes papiers aux gradés ainsi que ma fausse carte d’étudiant.
« -M. Colin, vous avez photographié une position stratégique, et en plus vous êtes rentré clandestinement dans la ville… nous avons toutes les raisons de croire que vous êtes  un ESPION!
-??? Euhhh….  Non, un touriste simplement !
-Vous portez un microphone.
-Hein ?! Pas du tout !
-Vous mentez… Nous allons vous inquiéter M. Colin… on va confisquer l’appareil. »
Bref, après plus d’une demi heure d’intimidations, ils me laissent filer sans même me demander d’argent…

J’ai tout de même eu droit au bakchich à la frontière  « pour les tampons », mais seule la douane à réussi à m’extorquer… 1,5 euros !!!

1ere chute aussi, à cause d’une ornière en pleine montée, bah ouai, c’est pas une moto cross!
Bilan : une égratignure, une pédale tordue et un pantalon troué !
Dans ce coin, la route sillonne en pleine jungle enter les montagnes, ça monte, ça descend, mais quand ça monte je dois souvent pousser à coté de la mobylette !
 
Une discussion entre deux africains à propos de la France:
« En France, t’as intérêt à avoir les oreilles bien propres si tu veux les comprendre. Ah oui ! Ils n’ont pas une grosse voix comme nous ! »
 
Un petit mot sur les taxis brousse en Guinée :
-Le chargement idéal (sur le toit), c’est deux fois la hauteur du véhicule…
-A l’intérieur, on en met au moins jusqu’à ce que les amortisseurs soient en buté, ou que le pot frotte par terre, soit environ 10 personnes ! (Pour l’instant le record, c’est 17 dans une 504, dans le coffre, à l’intérieur et sur le toit !)
Du coup dès que ça grimpe, on trouve des voitures en pannes en bas des côtes!
 
Sinon, je n’ai pas eu l’occasion de dormir dans des villages, car les préfectures sont très proches les une des autres (avec des hôtels) et avec les événements de 2002, les gens sont parfois un peu méfiants…
 
Je suis juste au pied du Foutra Djalon, à Mamou, une région pleine de collines avec quelques pics à 1000 mètres – et de l’autre coté c’est déjà le Sénégal.

Samedi 26 Mars 2005

 

La piste en Guinée forestière.

 

 

 

Le Fouta Djalon


Après tous ces jours à rouler, je me suis posé quelques jours en plein Fouta, à Doucki exactement.
Hassan y gère une guest house et propose pleins de ballades à thèmes dans les environs, comme Indiana Jones World, Wet’n’Wild, Doucki’s Grand Ganyon, etc… Les falaises, la jungle et la nature sont surprenantes dans cette région.

Malheureusement, les guinéens n’ont pas le même sens de l’hospitalité que les maliens (je me suis tout de même fait hébergé 2 nuits dans une famille) et l’expérience n’aura pas été très humaine. Le pays a aussi pas mal de problèmes de ravitaillement en eau, en essence, et en électricité, et les routes sont la moitié du temps dans un état lamentable. Je n’y ai croisé qu’un touriste, mais plusieurs volontaires étrangers aident le pays. Bref, ça n’aura pas été facile de voyager dans ce pays et malgré mon impression je suis sur d’être passé à coté de beaucoup de choses.


J’ai du faire une pause à Labé également, le temps de trouver un nouveau pneu arrière, et acheter de quoi me préparer la bouffe (car j’ai acheté une tente d’occasion sur la route).


J’ai eu ma revanche sur les singes aussi, j’en ai eu dans mon assiette, et c’est bien meilleur comme ça!


De Labé, les premières « routes » du Sénégal sont à 350 Km par la piste. Tout le monde m’avait prévenu, « c’est très mauvais par là ! » … Mais c’est le seul chemin pour la mobylette. Ca s’est plus que vérifié à en voir le nombre de véhicules en panne au bord de la piste. Je me suis encore ramassé, ça glisse beaucoup, et il faut constamment avoir les yeux rivés 10 mètres devant pour trouver une trajectoire entre les trous, les tas de graviers, la tôle ondulée, les ornières… du vrai pilotage ! Je n’ai pas abîmé mon pantalon cette fois-ci, mais la pédale en a repris un coup, et le mécano à du réparer ça au marteau !


J’ai eu ma première phase camping en pleine brousse, et au fond c’est vraiment pas le top. C’est la galère pour l’eau et la bouffe, surtout que c’est moi le cuistot. Le thé, ça va encore, je le réussi plutôt bien! Vivement le Sénégal que je puisse me faire inviter dans les villages !


J’ai passé la frontière sans problèmes, le douanier sénégalais était même absent (celui pour les formalités des véhicules).
J’ai quitté la Guinée le 6 avril.

Vendredi 08 Avril 2005

 

Indiana Jone's World.

 

 

Douki's Grand Canyon.